Le Karaté, entre sport et traditions.

La philosophie du karaté

Dans la tradition japonaise des arts martiaux, le karaté tient une place prépondérante. D'ailleurs telle, que divers courants ont vu le jour au fil des années. Mais quel que soit le style ou les vues du maitre à l'origine de l'école, la philosophie reste la même, l'apprentissage d'une discipline, de la discipline même, car le karaté comme beaucoup d'arts martiaux, à ses codes et ses obligations.

Le respect est le leitmotiv de cet art ancestral, subtil mélange d'arts de la guerre et d'allégeances à des divinités. Car avant de devenir un combattant émérite, il vous faudra vous plier aux règles édictées par les anciens ; tout un protocole que le sensei et/ou le shidoshi enseignent à leurs élèves, comme la confiance, l'honnêteté, l'éthique, la courtoisie, le calme, etc.

 

Le style Shukokaï

Aux origines, Maitre TANI CHOJIRO, 10ᵉ DAN, fondateurs du Tani-Ha Shito-Ryu Shukokai.

Le terme SHUKOKAI désigne un groupement mondial unifié autour d'un style de karaté.

Issu de l'obédience Shito-Ryu, il est sans cesse en évolution, à la recherche de l'efficacité. Il est en même temps gardien d'une tradition et d'un savoir qui remonte aux racines du combat à mains nues.

Les techniques de ce karaté moderne s'appuient sur la connaissance de la physique et de la physiologie.

Pour saisir la démarche qui aboutit à la création de l'organisation Shukokaï, il faut succinctement revenir à l'historique et aux hommes qui sont à l'origine du karaté… 

 

Après avoir étudié le karaté avec plusieurs maîtres dont Maître Miyagi Chojun (Goju Ryu) et Maître Mabuni Kenwa (Shito Ryu), Maître Tani Chojiro à créé sa propre école de karaté, le Shukokaï (Tani Ha Shito Ryu), après avoir obtenu de Mabuni Sensei, son 6e Dan et l'autorisation de créer cette école, à l'âge de 27 ans.

 

Ci dessous une vidéo du créateur du style Shukokaï, Maitre Tani Chojiro, démontrant le kata Suparimpei au Japon en 1981.


Le karaté accessible à tous

Si vous vous imaginez ne pas être capable de pratiquer le karaté, pour des raisons diverses et variées, vous vous trompez. La discipline est effectivement accessible à tous : les enfants (en général à partir de six, dès lors qu'ils sont capable de distinguer la gauche et la droite), les femmes, car il ne s'agit pas d'un sport de combat macho qui transpire la testostérone (même si cela reste assez viril dans les combats), les seniors, et oui, ce n'est pas parce qu'on à dépassé l'âge de la retraite qu'on n'est plus capable de donner un coup de poing ou de lever la jambe, moins fort et moins haut, certes, mais les techniques utilisées permettent que chaque coup, quel que soit la personnes qui le donne, soit efficace. Et tou(te)s les autres; et même le handicap n'est pas un frein.

Bref, les cours sont adaptés à la population à laquelle ils s'adressent, votre entraineur est votre coach, il a quelques années de pratique et saura vous indiquer la technique adaptée, même si votre corps a fixé les limites. Les grands maitres du karaté, sur la fin de leurs vies, n'étaient plus capables de sauter comme de cabris, comme lorsqu'ils avaient vingt ans, et ont donc adapté leur karaté en fonction de leurs capacités physiques et leurs techniques n'avaient rien perdu de leur efficacité.

Le karaté traditionnel

S'encrer dans le sol pour en ressentir l'énergie et la restituer, une vue d'esprit certes mais en tout cas une certaine idée de l'esprit du karaté, l'art du combat à mains nues. Combat la main ouverte d'ailleurs, bien que toutes les techniques utilisées ne se fassent pas la main ouverte, le karaté utilise aussi d'autres techniques, dont le poing.

Evidemment le karaté ne se réduit pas au seul usage des mains pour frapper ou se défendre, le bout des doigts, les coudes, les poings, les pieds et bien d'autres parties du corps sont utilisées pour dévier une attaque et porter un coup qui, aux origines de l'art, se devait d'être fatal; car il ne faut pas oublier que même si le karaté est une philosophie, ou en tout cas doit l'être, il n'en reste pas moins un art martial, c'est à dire un ensemble de techniques militaires.

L'enseignement du karaté s'entoure d'un protocole défini par les anciens, les créateurs, ceux qui à une époque déjà lointaine, s'abreuvaient de directives philosophiques, de loyauté, de droiture et de respect. Au Japon, l'enseignement du karaté continue de suivre peu ou prou ces règles ancestrales édictées par les maitres de l'art. En Occident et donc en Europe, les entraineurs essaient de "coller" au maximum à ce qui fait l'esprit même du karaté : la discipline et le respect.

Au Dojo, ou dans ce qui sera considéré comme un dojo, que ce soit une salle polyvalente ou un gymnase, ou bien même n'importe quelle surface permettant de pratiquer, vous aurez à cœur de respecter les lieux et les autres et de vous plier à certains rituels, qui font le sens et les valeurs de cet art martial.

Pour respecter les autres, dans la plus pure tradition, vous devrez d'abord vous respecter vous même et en tout premier lieu vous présenter sur l'aire d'entrainement ou de combat, dans une tenue irréprochable.  

Au karaté la tenue est le Karate-Gi, aussi (improprement) appelé Kimono. Ce vêtement de travail est blanc uniforme, composé d'un pantalon et d'une veste croisée, tenue fermée par une ceinture. En occident les ceintures de couleurs sont utilisée pour informer de l'état de connaissances de l'élève qui la porte.

La ceinture blanche est portée par celles et ceux qui débutent, la couleur changera en fonction de l'évolution des connaissance de l'élève.

La ceinture noire, informe que le pratiquant qui la porte à acquit une certaine maitrise des techniques et à un certain nombre d'années de pratique.

 

Bien entendu, aujourd'hui, en Occident et un peu partout dans le monde, l'art martial ancestral est devenu un sport (de combat) mais, même s'il utilise les règles du sport, il n'en reste pas moins une école de la discipline.

Et il y a aussi la self-défense

Alors le karaté peut aussi avoir un intérêt restreint pour vous, vous voulez faire un sport de combat qui ne soit pas forcément un art martial, avec ses codes et ses apprentissages de techniques codifiées, ça existe. La plupart des sports de combats, que ce soit le Karaté, le Krav Maga ou les Arts Martiaux Vietnamiens, proposent pendants leurs cours de dévier de l'apprentissage traditionnel, pour naviguer vers des techniques de défenses personnelles. Certains proposent même des cours spécifiques. La self défense est aussi accessible à tous, peut être un peu plus que les arts martiaux traditionnels, mais comporte quand même quelques codes qu'il faudra assimiler, pour le pratiquant, afin qu'il ne puisse être mis en défaut lors de la mise en pratique de cet apprentissage, c'est à dire dans la rue, lorsqu'il subit une agression.

 

N'hésitez pas à poser des questions à votre entraineur qui pourra adapter son cours. Le club pourra même, éventuellement, créer une section self défense, si le besoin s'en fait ressentir.

Les successeurs de Tani Chojiro Sensei (quelques-uns)

Hiroshi Okubo (8e DAN), démontrant quelques techniques à la nuit des arts martiaux en 2007

Jean-Claude Ellebode (5e DAN) démontrant le kata Suparimpei en habit traditionnel en 2017

Tsutomu Kamohara (9e DAN) démontrant des techniques contre 3 adversaires en 1993